Aujourd’hui la société iranienne
est bien avancée sur la voie de l’industrialisation avec les secteurs qui n’ont
pas à rougir devant leurs concurrents étrangers.
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Avant la révolution islamique,
dans les années 1970, les grands projets étaient livrés clé en main et le
développement de l’industrie iranienne était
porté par le secteur de l'armement, avec des unités de montage et de production
de chars et d'hélicoptères. Les années 70 étaient également marquées par le
début de l’industrie automobile iranienne.
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Dans les années 1980, la guerre
avec l'Irak engendre une économie d'autarcie et l'apprentissage de
l'indépendance ; les dirigeants actuels de l'économie iranienne se sont formés
durant cette période comme gardiens de la révolution.
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Après la fin de la guerre avec
l’Irak, les années 1990 constituent une décennie d'ouverture aux entreprises
occidentales, avec, dans la première moitié des années 2000, une exigence
croissantes des transferts technologiques.
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Après 2007, les Occidentaux
partent, les Asiatiques renforcent leur présence et les Gardiens de la
Révolution sont de plus en plus présents aux commandes de l’industrie iranienne
par l’intermédiaire de leur holding industriel, Khâtam ol-Anbia.
L’expérience de la
guerre et les sanctions a poussé les dirigeants iraniens à mener une stratégie d’indépendance
et de renforcement du niveau technologique de l’industrie
iranienne.
Aujourd’hui, l’Iran se
place, selon la source choisie, au 11e ou 13e rang
mondial des producteurs d’automobile, avec 1,6 million de véhicules produits en
2001. Le secteur automobile représente 10% du PIB de l’Iran. Si l’exportation
des voitures est aujourd’hui limitée par les difficultés d’échanges financiers imposées par les
sanctions, les équipementiers iraniens parviennent à exporter des composants
automobiles vers une quarantaine de pays.
L’industrie
pétrochimique iranienne a absorbé plus de 30 milliards de dollars
d'investissements depuis une quinzaine d'années. La mise en place de deux
grands pôles pétrochimiques à Asaluyeh et à Bandar Mahshar a permis le
développement de sociétés iraniennes d’ingénierie compétentes. Un pipeline
« d’Ethylène » a été construit pour alimenter un réseaux d’usines secondaires
reparties dans le ouest et nord ouest du pays. La première tranche, partant
d’Asaluyeh et longue de 1200 km, dessert le centre pétrochimique de Kermânshâh.
Quand je suis retourné en Iran en 2004 pour diriger les
activités d’ALSTOM, la capacité de production d’électricité
installée du Ministère d’Energie était de 36 GW. Elle a progressé entre 7 et 10 % par an pour atteindre
70 GW aujourd’hui. Cette croissance a été réalisée en grande partie avec de la
société iranienne ‘MAPNA’, qui est devenu un groupe industriel de premier plan
avec des filiales capable de réaliser la conception et la fabrication de
l’ensemble des équipements nécessaires du secteur : des générateurs, des
turbines à gaz, des turbines à vapeur et des turbines hydroélectriques. Certains
composants sophistiqués, comme les ailettes dans les turbines à gaz de
l’américain ‘General Electric’, et qui ne peuvent plus être importées, sont
aujourd'hui produites en Iran, grâce à du "reverse engineering"
(rétro conception).
Ces brefs exemples permettent
d’illustrer bien le développement étonnant de l’industrie
iranienne ces dernières années. Paradoxalement, l'embargo et les
sanctions imposées contre l'Iran depuis la révolution et visant à isoler et à
restreindre ses capacités industrielles et techniques ont, en effet, conduit à
l'émancipation industrielle du pays.
A propos de l’auteur.
Nigel Coulthard is a specialist in International Management particularly in complex multicultural environments in the High Technology Industry and Engineering
sectors.
He has held engineering, business development and senior general
management responsibilities in large international industrial groups, notably
in the Semiconductor and Power Engineering industries in both the UK and
France, where he managed several industrial and commercial subsidiaries and
business units. Prior to founding Luzigneul Management Enterprises he was
Country President in IRAN for the ALSTOM group.
Nigel holds a B.Sc. in Electrical and Electronic
Engineering, a Doctorate in Applied Physics and an Executive MBA from HEC, the
prestigious French business school. He also has an advanced diploma in Persian
studies from the National Institute of Oriental Languages and Civilisation in
Paris (INALCO).
Nigel est également l'auteur d'un oeuvre de non fiction « Iran,
Hussein’s dilemma », une étude sur la réalité de l’Iran
d’aujourd’hui.